- JAPON - Actualité (1990-1996)
- JAPON - Actualité (1990-1996) P align=centerJaponPolitique intérieureLe 18 février 1990 ont lieu des élections législatives anticipées. Le Parti libéral démocrate (P.L.D.), au pouvoir depuis 1955, conserve la majorité absolue à la Chambre basse, en remportant 275 sièges (– 25) sur 512. La représentation du Parti socialiste (centre gauche) de Doi Takako progresse toutefois fortement, en passant de 85 à 136 sièges. Le Premier ministre Toshiki Kaifu est reconduit dans ses fonctions le 27.Le 12 novembre, l’empereur Akihito est officiellement intronisé.Le 27 octobre 1991, Kiichi Miyazawa devient Premier ministre, après avoir été élu à la tête du P.L.D.Le 18 juin 1993, la Chambre des représentants adopte une motion de censure contre le gouvernement de Kiichi Miyazawa. La Chambre est dissoute. Le 22, le P.L.D. éclate; les transfuges fondent le Parti de la renaissance et le Parti pionnier.Le 18 juillet se déroulent des élections législatives anticipées. Le P.L.D., qui obtient 223 élus sur 511, perd la majorité absolue à la Diète, tout en restant le premier parti du pays. Le second perdant est le Parti socialiste (70 élus). Le 22, le Premier ministre annonce sa démission de la présidence du P.L.D. Le 30, Yohei Kono est élu président du P.L.D.Le 4 août, Kiichi Miyazawa présente la démission de son gouvernement. Le 6, la Diète élit au poste de Premier ministre Morihiro Hosokawa, candidat de la coalition anti-P.L.D. (à laquelle seul le P.C. n’appartient pas) et chef du Nouveau Parti du Japon qu’il a fondé en mai 1992. Il est le premier chef de gouvernement n’appartenant pas au P.L.D. depuis 1955. La Chambre basse élit à sa tête Doi Takako. Le 9, l’empereur donne l’investissement au nouveau gouvernement.Le 21 janvier 1994, le Sénat rejette le projet de réformes du Premier ministre, adopté par la Diète en novembre 1993, qui visait à assainir la vie politique (modification du mode de scrutin et limitation du financement des partis). Le 28, Morihiro Hosokawa parvient à un compromis avec Yohei Kono, qui permet l’adoption du projet de réformes, assoupli, le 29, par les 2 chambres réunies.Le 8 avril, le Premier ministre Morihiro Hosokawa, impliqué dans un scandale, présente la démission de son gouvernement. Le 25, la Diète désigne Tsutomu Hata, membre du Parti de la renaissance, pour le remplacer. Le Parti socialiste annonce son retrait de la coalition gouvernementale. Le 28, Tsutomu Hata forme le premier gouvernement minoritaire depuis 1955.Le 25 juin, Tsutomu Hata présente la démission de son gouvernement qui était menacé d’une motion de censure déposée par le P.L.D. et que le Parti socialiste s’apprêtait à voter. Le 29, la Diète désigne comme Premier ministre Tomiichi Murayama, président du Parti socialiste. Celui-ci est le premier chef de gouvernement socialiste depuis 1947. Le 30, il forme un gouvernement de coalition regroupant, outre son parti, le P.L.D. et le Parti pionnier, qui regroupe de jeunes dissidents du P.L.D.Le 17 janvier 1995, un séisme de forte amplitude dévaste la région très urbanisée du Kansai, détruisant notamment la ville de K 拏be. Le bilan s’élève à 5 000 morts, ce qui en fait le tremblement de terre le plus meurtrier depuis celui qui avait détruit T 拏ky 拏 en 1923. Les lenteurs des secours sont dénoncées.Le 20 mars, 12 personnes sont tuées et des milliers d’autres sont intoxiquées lors d’un attentat au gaz toxique dans le métro de T 拏ky 拏. Les soupçons se portent sur la secte Aum Shinri-kyo dont le gourou, Shoko Asahara, est arrêté le 16 mai.Le 5 janvier 1996, le Premier ministre socialiste Tomiichi Murayama présente la démission de son gouvernement. Le 11, à la demande du Premier ministre sortant, la Diète élit Ryutaro Hashimoto, chef du P.L.D., à la tête du gouvernement. Le P.L.D. reconquiert ainsi la charge qu’il avait perdue en juillet 1993.Le 20 octobre, le P.L.D. remporte les premières élections législatives tenues selon le nouveau mode de scrutin adopté en janvier 1994, qui mélange les systèmes uninominal et proportionnel afin de limiter les effets du clientélisme. Le parti du Premier ministre obtient 239 sièges sur 500. Le Nouveau Parti du progrès (N.P.P.) remporte 155 sièges; le Parti démocrate, qui regroupe des transfuges du Parti pionnier, du N.P.P. et du Parti socialiste, 52 sièges; le P.C. 26; le Parti social-démocrate (ex-socialiste) 15; le Parti pionnier 2.Vie économiqueEn 1990, la Bourse de T 拏ky 拏, le Kabuto Cho, connaît une chute sans précédent. L’économie japonaise résiste toutefois, faisant preuve d’une remarquable faculté d’adaptation aux difficultés.Fujitsu, numéro un japonais de l’informatique, annonce le 30 juillet l’achat de 80 p. 100 du capital d’I.C.L., principal fabricant britannique d’ordinateurs.En 1991, la décélération progressive de l’activité, sous l’influence d’une politique monétaire restrictive, fait diminuer le taux de croissance d’un point. Les excès de la spéculation boursière et immobilière rendent nécessaire cette modération de la conjoncture. Un nouveau gonflement du solde extérieur en résulte, traduisant le dynamisme de l’économie japonaise dans un contexte général de marasme économique.En 1992, le ralentissement économique prend une ampleur inquiétante. Le gouvernement de Kiichi Miyazawa adopte 2 plans de relance successifs. De nouveaux scandales politiques freinent la mise en œuvre de ces mesures.En 1993, le Japon traverse une crise comparable à celle qui avait suivi le premier choc pétrolier, mais plus complexe. La relance par l’investissement n’est plus de mise, le système financier subissant la crise la plus grave depuis 30 ans et la demande demeurant déprimée tant sur le marché intérieur que sur les marchés extérieurs. La situation de l’emploi commence à créer, pour la première fois, des inquiétudes.En 1994, les lenteurs de la reprise et l’instabilité de l’activité mettent à mal les principes sur lesquels était fondée l’économie japonaise. La forte remontée du yen par rapport au dollar compromet le retour de la croissance en l’absence, qui plus est, d’une demande soutenue des ménages. La politique de relance se heurte aux aléas politiques – 3 Premiers ministres se succèdent durant l’année.Le 4 février, en réussissant le lancement de la fusée commerciale entièrement japonaise H-2, T 拏ky 拏 acquiert la capacité de placer des satellites sur orbite.En 1995, l’économie japonaise amorce un timide redressement en dépit du séisme de K 拏be, de la forte appréciation du yen par rapport au dollar et de la crise des établissements de crédit. Sur ce dernier point, le plan gouvernemental présenté le 8 juin déçoit en raison de son insuffisance. Les créances douteuses détenues par les banques atteignent un montant de 40 000 milliards de yens. Le 8 septembre, le taux d’escompte est ramené à son plus bas niveau historique, 0,5 p. 100. Le plan de relance de 14 200 milliards de yens annoncé le 20 septembre, le cinquième en 3 ans, ne devrait avoir qu’un effet limité sur la croissance.En 1996, le Japon sort de la récession dans laquelle il était plongé depuis 1993. La reprise reste toutefois timide. L’appréciation du yen freine les exportations et entraîne des délocalisations, ce qui affecte l’emploi. Le gouvernement encadre l’apurement des créances douteuses du secteur financier, dont le montant est équivalent à de 8,5 p. 100 du P.I.B. Il poursuit la politique de déréglementation de l’économie et d’assainissement des finances publiques.Relations internationalesEn mars 1990, le contentieux commercial avec les États-Unis prend fin avec la signature de plusieurs accords destinés à faciliter certaines importations américaines au Japon.Le 7 avril, le G7, réuni à Paris, lance un appel pour que cesse la chute du yen. Les cours de la monnaie japonaise se stabilisent tout en restant à des niveaux jamais atteints depuis 1986.Du 19 au 21 juillet, le Premier ministre français, Michel Rocard, en visite officielle à T 拏ky 拏, critique le protectionnisme larvé du Japon.Du 16 au 18 avril 1991, visite à T 拏ky 拏 de Mikhaïl Gorbatchev. Il est le premier haut dirigeant soviétique à se rendre au Japon. Les 2 pays sont les derniers belligérants de la Seconde Guerre mondiale à ne pas avoir signé de traité de paix. La normalisation des relations bute sur la question des 4 îles méridionales de l’archipel des Kouriles, occupées depuis 1945 par l’U.R.S.S. et revendiquées par le Japon.Le 31 juillet, le Japon approuve l’accord des Douze sur les importations d’automobiles japonaises dans la C.E.E.Du 10 au 12 août, Toshiki Kaifu est le premier chef de gouvernement d’un pays industrialisé à se rendre à Pékin après la répression du «printemps de Pékin» en 1989.Les 7 et 8 janvier 1992, George Bush rencontre le Premier ministre Kiichi Miyazawa à T 拏ky 拏. La «déclaration de T 拏ky 拏» sur le maintien de la stabilité mondiale illustre la volonté du Japon de jouer un rôle plus important sur la scène diplomatique.Le 15 juin, par 329 voix contre 17, la Diète adopte le projet de loi qui autorise l’envoi de militaires à l’étranger dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Hostiles à ce texte, les députés socialistes ont démissionné en bloc avant le vote. Cette loi remet en question l’article 9 de la Constitution de 1947 par lequel le Japon renonce à la guerre et à la possession de forces armées. Répondant au désir de la communauté internationale – notamment des États-Unis – de voir le Japon assumer ses responsabilités de grande puissance, cette loi est le résultat du débat engagé au sujet de la participation japonaise à la guerre du Golfe. Elle suscite l’inquiétude des voisins asiatiques du Japon.Du 23 au 28 octobre, Akihito effectue la première visite d’un empereur du Japon en Chine. Cette visite marque le vingtième anniversaire de la normalisation des relations entre les 2 pays. La mort de 20 millions de Chinois lors de l’invasion japonaise de la Mandchourie, en 1931, les avait durablement compromises. L’empereur Akihito exprime sa «profonde tristesse» – et non ses excuses – pour les «graves souffrances» causées par le Japon au peuple chinois.Le 4 août 1993, le gouvernement publie un rapport reconnaissant le recrutement de «femmes de réconfort», principalement coréennes, par l’armée impériale pendant la Seconde Guerre mondiale et présente ses regrets aux victimes. Le Japon n’avait jamais admis jusqu’alors les atrocités commises par son armée.Le 3 mars 1994, le président américain Bill Clinton annonce le rétablissement des dispositions de la loi sur le commerce qui permet au gouvernement d’appliquer des sanctions aux pays exerçant des «pratiques déloyales» à l’encontre des États-Unis. Cette décision vise essentiellement le Japon, dont l’excédent commercial à l’égard des États-Unis s’élevait à 59,3 milliards de dollars en 1993. Le 29, T 拏ky 拏 présente un plan d’ouverture des marchés qui déçoit Washington.Le 27 septembre, le Japon dépose officiellement sa candidature en vue d’obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l’O.N.U.Le 3 octobre, l’empereur Akihito et l’impératrice Michiko effectuent une visite officielle en France.Le 28 juin 1995, à quelques heures de l’échéance de l’ultimatum fixé par Washington pour la mise en œuvre de sanctions commerciales, le Japon et les États-Unis parviennent à un accord sur l’ouverture du marché automobile nippon aux véhicules de fabrication étrangère.Le 6 août, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’explosion de la bombe atomique sur Hiroshima, le Premier ministre Tomiichi Murayama demande «instamment» à la France de cesser ses essais nucléaires. Le Japon est l’un des pays les plus virulents dans la condamnation de la reprise des tirs français, annoncée en juin.Le 15 août, lors d’une conférence de presse organisée pour le cinquantenaire de la capitulation japonaise, Tomiichi Murayama reconnaît que la «domination coloniale» exercée par son pays ainsi que l’«agression» dont celui-ci s’est rendu coupable «ont infligé des pertes et des souffrances à de nombreux pays, en particulier en Asie». Il exprime ses «profonds remords». Il s’agit de la condamnation la plus explicite jamais formulée par un dirigeant nippon de la politique japonaise pendant la guerre. Cette prise de position ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique.Le 2 novembre, la justice new-yorkaise condamne la Daiwa Bank, accusée de pratiques frauduleuses aux États-Unis, à cesser ses activités sur le sol américain dans les 3 mois. Il s’agit d’une mesure exceptionnelle concernant un établissement de cette taille.Le 15 avril 1996, le Japon et les États-Unis signent un traité qui renforce le système de sécurité mis en place entre les 2 pays par le texte de septembre 1951, en élargissant son champ d’application à l’ensemble de la zone Asie-Pacifique et en faisant du Japon un véritable allié, et non plus seulement un «protégé» des États-Unis.Les 16 et 17 avril, le président Bill Clinton effectue une visite au Japon, au cours de laquelle il confirme le maintien du niveau des forces américaines dans la région.Le 21 octobre, le Japon est élu membre du Conseil de sécurité de l’O.N.U. pour une durée de 2 ans à partir du 1er janvier 1997.Du 17 au 20 novembre, le président Chirac se rend en visite au Japon. Il signe avec le Premier ministre Ryutaro Hashimoto un programme de coopération dont le principal objectif est d’établir des relations bilatérales régulières entre les 2 pays.
Encyclopédie Universelle. 2012.